Entre l’abîme et la blessure, entre la faille et la tension, la haute peinture de Michel Carlin, intemporelle et pariétale, surgit. Lui, âpre et tenace, il est de la race des durs-à-peindre, des résistants et des récalcitrants. Il ignore la séduction des frêles surfaces.
Magicien des profondeurs, il œuvre avec sa peau, ses ongles, son opacité veilleuse, son chaos intime, ses nerfs à cru, et l’extension fine et forte de ses superbes matières. Il ne craint pas la nuit d’origine, ni l’aigu des cicatrices mentales, ni les sombres beautés qu’il répand, à la verticale de sa dense et si agissante muralité. Corps en flaques, allusifs et ténébreux. Innombrable, le corps fait sa demeure.
Christian NOORBERGEN